Le Soninké

Le Soninké, bien qu’il ferait culturellement partie du groupe mandé selon certains. Ses locuteurs sont situés principalement au Mali, mais également en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en Gambie, en Mauritanie, au Ghana, en Guinée-Bissau et en Guinée.

L’historien Abdoulaye Bathily évoque une origine saharienne des Soninkés, qui auraient migré vers le Sahel au fur et à mesure de l’assèchement du climat au 3e millénaire av J-C. Ils se désignent eux-mêmes par le mot soninké qui est en réalité le singulier du mot soninko, mais sont également appelés « Sarakholés » par les Wolofs, « Marakas » par les Bambaras, « Wangara » par les Malinkés, « Wakoré » par les Songhaïs, ou d’autres noms selon les régions.

C’est une langue modérément homogène, avec seulement de petites variétés phonologiques, lexicales et syntaxiques. Phonétiquement, son plus proche parent est le dialecte Bozo, qui se concentre sur le Delta Intérieur du Niger. Il est concevable que le dialecte des individus Imraguen et le jargon Nemadi soient des lingos de Soninké.

Selon la tradition orale Soninké, la fondation du royaume du Ouagadou qui est à l’origine de l’empire du Ghana est attribuée à Igo Khassa Dingka (ce qui signifie « gros vieil homme »), qui serait l’ancêtre des Soninkés portant les patronymes : Sokhona, Cissé, Touré, Diané, Khouma, Sakho

Les Soninkés sont avec les Peuls, les premiers Africains de l’Ouest à se convertir à l’islam.

Après la chute de l’empire du Ghana, les Soninkés se sont dispersés dans toute l’Afrique de l’Ouest à partir du xii^e siècle, donnant ainsi naissance à plusieurs ethnies dont les Bozo, des Soninkés devenus pêcheurs sur le fleuve Niger .

Ils ont créé également le royaume du Galam au Sénégal, sur la vallée du Fleuve Sénégal, ancien royaume qui se trouvait au sud du Fouta-Toro et à l’est du royaume du Djolof, leurs  rois portait le titre de Tounka.

Le royaume a été plusieurs fois vassalisé par le Djolof à l’époque où celui-ci était un empire, par le Fouta-Toro et par le royaume bambara du Kaarta. Il vivait de l’agriculture, du commerce de la gomme arabique et de l’or. La ville de Bakel se trouve sur l’ancien royaume du Galam.

Au xix e siècle, l’un des marabouts soninké du royaume de Galam, du nom  Mamadou Lamine, fut l’un des plus grands résistants contre la colonisation au Sénégal.